Titre : |
Pilote de guerre |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944), Auteur |
Editeur : |
[Paris] : Gallimard |
Année de publication : |
1942 |
Importance : |
248 p |
Présentation : |
couv. ill. en coul |
Format : |
17 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-07-036824-2 |
Langues : |
Français (fre) |
Tags : |
roman guerre arras Apocalypse d'Arras Dunkerque à l'Alsace |
Index. décimale : |
E840 : Littérature Française |
Résumé : |
À travers le récit des missions qu’il a accompli au sein du groupe de reconnaissance 2/33, Saint-Exupéry raconte la guerre et l’humiliation de la défaite de la France suite à l’armistice du 22 juin 1940. Aux commandes de son avion, le pilote se remémore des souvenirs et médite sur l’Homme et la Civilisation.
Ce 23 mai 1940, il doit survoler la région d’Arras pour prendre des photos. Cette mission est inutile du point de vue militaire et tellement dangereuse que revenir tient du miracle. Mais la France est en guerre et on sacrifie les équipages « comme on jetterait un verre d’eau dans un incendie de forêt ».
Il pense à Sagon, blessé dans un combat aérien quelques jours auparavant. À l’hôpital, il raconte sa mésaventure avec simplicité. Un héroïsme ordinaire dans un avion en flammes. L’homme se découvre dans le danger : « Vivre c’est naître lentement ».
À très haute altitude, le froid bloque les appareils de bord et les mitrailleuses. Mais c’est le seul moyen pour ne pas avoir les avions de chasse sur le dos, prêts à vous abattre.
L’armée française brûle des villages pour ralentir l’avance allemande sans réussir à la stopper. On détruit des centaines d’années de labeur et de patience pour l’efficacité d’un tir. Tout cela est absurde. L’adversaire a une tactique logique et efficace. Comme un poison, ses tanks pénètrent en zone ennemie et détruisent les centres vitaux.
D’en haut, le pilote voit les convois de réfugiés. La paix est ordre, la guerre détruit cette logique. Les hommes ne sont plus des hommes quand ils sont en vrac, quand leurs liens ont été détruits, chacun livré à lui-même. La défaite pourtant n’est pas imputable aux victimes.
L’avion descend pour prendre les photos. Il est une cible pour toute la plaine. Pendant qu’on lui tire dessus, Saint-Exupéry se rappelle sa gouvernante tyrolienne. Dans l’épreuve du feu « l’homme ne s’intéresse plus à soi. Seul s’impose à lui ce dont il est ». Il pense à son jeune frère mourant. Celui qui souffre, lui avait-il dit, ce n’est pas moi, mais mon corps. Les explosions d’obus sont de plus en plus proches. La joie d’être encore en vie est renouvelée à chaque instant : « Ceux qui nous tirent d’en bas, savent-ils qu’ils nous forgent ? »
Les photos sont prises, l’avion retourne à la base, l’équipage est sain et sauf. À la base, les pilotes viennent aux ordres. Demain, ils seront des vaincus qui devront se taire. Les graines doivent pourrir pour que naisse l’arbre. Souvent le premier acte de la création est une défaite.
Il faut préserver la France. Il faut préserver cette civilisation qui « repose sur le culte de l’Homme au travers des individus ». « Il faut restaurer l’Homme. C’est lui l’essence de ma culture. C’est lui la clef de ma Communauté ». |
Pilote de guerre [texte imprimé] / Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944), Auteur . - [Paris] : Gallimard, 1942 . - 248 p : couv. ill. en coul ; 17 cm. ISBN : 978-2-07-036824-2 Langues : Français ( fre)
Tags : |
roman guerre arras Apocalypse d'Arras Dunkerque à l'Alsace |
Index. décimale : |
E840 : Littérature Française |
Résumé : |
À travers le récit des missions qu’il a accompli au sein du groupe de reconnaissance 2/33, Saint-Exupéry raconte la guerre et l’humiliation de la défaite de la France suite à l’armistice du 22 juin 1940. Aux commandes de son avion, le pilote se remémore des souvenirs et médite sur l’Homme et la Civilisation.
Ce 23 mai 1940, il doit survoler la région d’Arras pour prendre des photos. Cette mission est inutile du point de vue militaire et tellement dangereuse que revenir tient du miracle. Mais la France est en guerre et on sacrifie les équipages « comme on jetterait un verre d’eau dans un incendie de forêt ».
Il pense à Sagon, blessé dans un combat aérien quelques jours auparavant. À l’hôpital, il raconte sa mésaventure avec simplicité. Un héroïsme ordinaire dans un avion en flammes. L’homme se découvre dans le danger : « Vivre c’est naître lentement ».
À très haute altitude, le froid bloque les appareils de bord et les mitrailleuses. Mais c’est le seul moyen pour ne pas avoir les avions de chasse sur le dos, prêts à vous abattre.
L’armée française brûle des villages pour ralentir l’avance allemande sans réussir à la stopper. On détruit des centaines d’années de labeur et de patience pour l’efficacité d’un tir. Tout cela est absurde. L’adversaire a une tactique logique et efficace. Comme un poison, ses tanks pénètrent en zone ennemie et détruisent les centres vitaux.
D’en haut, le pilote voit les convois de réfugiés. La paix est ordre, la guerre détruit cette logique. Les hommes ne sont plus des hommes quand ils sont en vrac, quand leurs liens ont été détruits, chacun livré à lui-même. La défaite pourtant n’est pas imputable aux victimes.
L’avion descend pour prendre les photos. Il est une cible pour toute la plaine. Pendant qu’on lui tire dessus, Saint-Exupéry se rappelle sa gouvernante tyrolienne. Dans l’épreuve du feu « l’homme ne s’intéresse plus à soi. Seul s’impose à lui ce dont il est ». Il pense à son jeune frère mourant. Celui qui souffre, lui avait-il dit, ce n’est pas moi, mais mon corps. Les explosions d’obus sont de plus en plus proches. La joie d’être encore en vie est renouvelée à chaque instant : « Ceux qui nous tirent d’en bas, savent-ils qu’ils nous forgent ? »
Les photos sont prises, l’avion retourne à la base, l’équipage est sain et sauf. À la base, les pilotes viennent aux ordres. Demain, ils seront des vaincus qui devront se taire. Les graines doivent pourrir pour que naisse l’arbre. Souvent le premier acte de la création est une défaite.
Il faut préserver la France. Il faut préserver cette civilisation qui « repose sur le culte de l’Homme au travers des individus ». « Il faut restaurer l’Homme. C’est lui l’essence de ma culture. C’est lui la clef de ma Communauté ». |
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